Chroniques·Historique·One-Shot

Filles de la mer

« Les mots sont un pouvoir, lui avait dit un jour son père après lui avoir récité l’un de ses poèmes au message politique. Plus tu en connaîtras, plus tu auras de pouvoir. C’est pour cette raison que les Japonais ont « banni » notre langue natale. Ils limitent notre pouvoir en limitant nos mots. »

Filles de la mer

 

Auteure : Mary Lynn Bracht. 

Éditions : Pocket.

Genre : Historique.

Année de sortie : 2019.

Nombre de pages : 416.

Ma note : ♥ ♥ ♥ ♥

 

Mon avis :

Étant une passionnée de culture asiatique, le résumé de ce roman m’a immédiatement intrigué et intéressé. De plus, je connaissais très peu de choses sur cette période de l’histoire coréenne et japonaise avant de commencer ma lecture. Selon moi, il était donc naturel d’acheter ce livre afin de me cultiver et d’en apprendre plus sur cette époque.

En 1943, la Corée est occupée par le Japon depuis 1910. Hana, une jeune fille de 16 ans, vit sur l’île de Jeju-do, au sud du pays, où elle et sa mère y sont « haenyeo », des pêcheuses des profondeurs. Durant toute son enfance, Hana a entendu des histoires atroces sur les enlèvements et les viols de jeunes filles coréennes par des soldats japonais. Un jour, alors qu’Hana plonge avec sa mère, elle aperçoit un soldat sur la plage qui se dirige droit vers la cachette de sa petite sœur Emi. Emi a dû rester sur le bord, car elle est encore trop petite pour plonger en apnée. Sortant de l’eau, Hana s’avance sur la plage pour protéger sa petite sœur et tombe ainsi aux mains des soldats japonais.

Ce roman a été intense, bouleversant, et fort à lire. À chaque page tournée, j’avais peur de découvrir ce qui allait se passait ensuite, puisque ce livre porte sur une période de l’histoire coréenne, très sombre et douloureuse. Cet ouvrage a donc été chargé en émotions et en sentiments. L’histoire y est violente et affreusement réelle. Il m’a également fait passer par toutes sortes d’émotions sombres et tristes. Durant ma lecture, j’ai été bouleversé, eu mal, peur, les larmes aux yeux, la boule au ventre, révoltée et en colère. Ce livre a été très intense et éprouvant. Il m’a littéralement retourné le cerveau et déchiqueté de l’intérieur. Psychologiquement, ça a été très dur. Je ne suis pas ressortie indemne de cette lecture. Il m’a donc fallu du temps avant de me remettre complètement de cette histoire et d’avoir envie ou même de pouvoir lire autre chose. Pourtant, ce roman a été, si je puis dire, agréable à lire. Je ne regrette vraiment pas de l’avoir lu et acheté. Le style de l’auteure y était même plaisant, efficace et fluide. Toutefois, je vous conseille de commencer ce livre en sachant réellement dans quoi, vous vous embarquez. En effet, il n’est pas fait pour tous les types de lecteurs, car certains passages sont violents et peuvent choquer. Moi-même, il m’est arrivé de fermer ce bouquin et d’en reprendre la lecture que des heures plus tard, car le passage que je lisais, était trop choquant et fort en émotions pour moi. C’est donc un roman qui m’a touché et frappé en plein cœur. Je suis ressortie de ma lecture grandie et comme anesthésiée. De plus, l’histoire et les mots que l’auteure emploie dans son ouvrage, y sont très durs, et pourtant, ce livre m’a énormément plus. Effectivement, j’ai beaucoup aimé découvrir ce roman et en apprendre plus sur cette période historique coréano-japonaise. Ce livre a donc été instructif et intéressant à lire.

Dans ce roman, on suit également les deux sœurs, mais a des époques différentes. Le point de vue d’Hana se situe en 1943, pendant l’occupation japonaise, alors que celui d’Emi, la petite sœur d’Hana, se passe en 2011. J’ai trouvé le choix de l’auteure intéressant. En effet, j’ai beaucoup aimé le fait qu’on suive deux points de vue différents. Selon moi, cela a apporté de la profondeur et encore plus d’émotions au roman. De plus, lors des passages d’Emi, j’ai eu l’impression que l’auteure avait à cœur de faire souffler son lecteur et je lui en suis très reconnaissante. J’ai également beaucoup apprécié la fin de ce livre. Elle est peu réaliste, mais je pense qu’elle est logique, car elle montre l’espoir et la lumière que les personnages ont su trouver dans toute cette cruauté. Ainsi, elle permet à Emi et Hana de trouver un semblant de paix dans leur vie. Cependant, cet ouvrage ne pourra jamais être un coup de cœur pour moi simplement par respect pour l’auteure et toutes les victimes de cette occupation. Si vous êtes donc préparés à être bouleversés et révoltés, je vous recommande chaudement ce roman.

Pour conclure, ce livre m’a bouleversé, renversé et déchiqueté de l’intérieur. Il a été difficile et très dur à découvrir, car certains passages m’ont profondément choqué. Je ne suis donc pas ressortie indemne de ma lecture et il m’a fallu du temps pour m’en remettre. De plus, la fin m’a d’autant plus touché qu’elle est logique et belle. Cet ouvrage a donc été une grande claque.

Un roman bouleversant et révoltant.

 

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